voyage présidentiel
Serrage de mains chaleureux entre François Hollande et son homologue chinois XI Jinping. / Photo AFP
Publié le 26/04/2013 à 07:39
La rencontre entre François Hollande et le président chinois
Xi Jinping a fait de l'économie et de l'équilibre commercial le cœur des
débats. Déjà, des promesses de contrats ont été signées.
Les 37 heures chinoises du président Hollande ont débuté hier sous le
signe du commerce et de la croissance. Et comme pour rassurer son hôte
sur les bonnes relations qu'entretiennent la France et la Chine depuis
près de 50 ans, Xi Jinping lui a rappelé un proverbe français : «vieille
amitié ne craint pas la rouille». Alors, après une journée de
discussions économiques, le président français s'est risqué à aborder
les problématiques de démocratie en Chine...
La croissance au cœur du dialogue étatique
Dès son arrivée à Pékin, François Hollande s'est dit «impressionné
par la renaissance de la Chine» avant de déplorer le «déséquilibre» des
échanges commerciaux. Il «n'est pas acceptable» que les échanges
commerciaux avec la Chine accusent «26 milliards d'euros de déficit
commercial», soit 40 % du déficit global, «et ceci depuis plusieurs
années», a insisté le président. En échange de l'ouverture du marché
chinois qu'il réclame, François Hollande a promis de lever «tous les
obstacles, tous les freins» aux investissements chinois en France,
répondant aux vœux du président Xi Jinping.
La nouvelle direction chinoise a réservé à François Hollande la
première visite d'Etat d'un dirigeant occidental à Pékin depuis son
arrivée aux affaires le mois dernier, une marque d'égards abondamment
soulignée de part et d'autre.
Au second plan, se tenaient les délégations dont la première dame
chinoise, la chanteuse populaire Peng Liyuan, qui a rang de général dans
l'armée chinoise, et Valérie Trierweiler, compagne du président
français.
Une relation «franche et respectueuse»
«Nous avons besoin de rapprocher nos deux sociétés, y compris pour
parler des sujets qui peuvent nous différencier, nous séparer et ça a
été le cas dans l'entretien que j'ai eu avec le président Xi Jinping»
dans «le respect» et «la franchise», a déclaré François Hollande à
l'évocation des droits de l'homme.
Le président a rappelé qu'au Tibet, «un certain nombre d'immolations récentes ont suscité une légitime émotion».
Quelque 110 immolations ou tentatives d'immolation similaires ont été
dénombrées depuis 2009. «Toutes ces questions ont été évoquées», a
encore assuré le chef de l'État français, mais avec «la volonté de ne
parler que de cela» car «ce n'était pas le seul but de ce déplacement».
Le président français a évoqué une liste de dissidents chinois sur
laquelle figure Liu Xiaobo, ce Prix nobel de la paix qui est emprisonné
depuis 2009.
François Hollande doit s'envoler aujourd'hui pour Shanghai avec les
par huit ministres et la soixantaine de chefs d'entreprises qui
l'accompagnent. Le président Xi Jinping a d'ailleurs participé à un
forum de chefs d'entreprises des deux pays.
François Hollande a dit souhaiter que les rencontres franco-chinoises
au sommet aient lieu désormais chaque année, alternativement en Chine
et en France.
60 Airbus vendus
Les présidents Xi Jinping et François Hollande ont assisté à la
signature d'une série de lettres d'intention portant, dans
l'aéronautique, sur l'achat de 60 Airbus par des compagnie chinoises.
Dans le nucléaire civil, les lettres d'intention portent sur un projet
de construction d'un centre de retraitement des déchets nucléaires
similaires à celui de La Hague, ainsi qu'une nouvelle tranche de la
centrale chinoise de Taishan. D'autres accords ou contrats ont concerné
des secteurs reflétant l'évolution du mode de vie chinois : le
développement urbain durable, l'agroalimentaire, la santé et l'économie
numérique.
La Dépêche du Midi