2014年9月16日星期二

'Les 50 ans des relations diplomatiques entre la Chine et la France.' Par Thibaud Andre (SHANGHAI)



La France fête en cette année 2014 les 50 ans de leurs relations diplomatiques avec la Chine. Cette anniversaire veut s’inscrire dans un dynamique ambitieuse et doit voir le renforcement du commerce bilatéral entre les deux pays.
Focus sur l’une des initiatives qui ont émaillées cette année du cinquantenaire, avec le Forum Travailler Ensemble de Shanghai, qui a eu lieu en juin dernier.
Quel a été l’historique des relations diplomatiques entre la France et la Chine 
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Il y a maintenant 50 ans, la France, par la voix du Général De Gaulle, fut le tout premier pays de l’occident à nouer le dialogue et à entamer une relation diplomatique avec l’Empire du milieu. Cela a eu un impact considérable, d’un point de vue diplomatique mais surtout économique. Plusieurs secteurs ont été affectés par cette relation bilatérale : économie, santé, éducation, technologie de pointe ou encore culture.
Si ces dernières années ont surtout été marquées par le recul de l’influence française en Chine, notamment au profit de l’Allemagne, la France tente actuellement de mettre à profit cet évènement pour relancer le commerce bilatéral. Le président français François Hollande est venu au printemps dernier pour réaffirmer son désir de renforcer cette relation, mais également d’étendre certaines activités clés entre les deux pays.
Une relation diplomatique qui se veut moderne et visionnaire
Les nouvelles relations diplomatiques entre la Chine et la France sont destinées à prendre un nouveau virage après la dernière visite du chef d’Etat français François Hollande et l’anniversaire des 50 ans de cette relation.
Une  identité visuelle a même été créée avec un logo. Celui-ci, devant représenter la modernité voulu de la relation franco-chinoise, a été dévoilé lors de la cérémonie officielle par les deux premiers ministres des deux pays. De plus, deux sites internet ont pour but de célébrer la relation : http://www.france-chine50.com est le site créé par le commissariat français et http://www.chinafrance50.org, celui géré par les autorités chinoises.
Le message est clair : les deux pays vont travailler main dans la main dans tous les secteurs d’activités avec un objectif commun : être visionnaire et faire preuve d’innovation. La labellisation de grands évènements marqueront cette commémoration et le bon vouloir de chaque partie dans cette relation. 
Les entrepreneurs français œuvrent main dans la main à Shanghai.
Du côté français, un évènement montre le dynamisme qui peut exister parmi l’écosystème des entreprises basées en Chine. Débuté par la diffusion du discours du Général de Gaulle en 1964, l’édition 2014 du Forum Travailler Ensemble de Shanghai a été dédiée à la solidarité et à la mise en place de projets communs entre entrepreneurs français en Chine. La thématique principale, notamment développée lors d’une conférence de mi-journée tenue par Matthieu David Experton, a été : « comment les grands groupes et PME françaises peuvent travailler ensemble ? ».
Avant tout, le Forum Travailler Ensemble de Shanghai est destiné à être un espace de rencontre et de partage entre entreprises, venant des mêmes secteurs d’activités ou non. De nombreux partenariats ont émergé au fil des années grâce à cet évènement, crucial pour le dynamise de l’écosystème français en Chine.

'Les 50 ans des relations diplomatiques entre la Chine et la France.' Par Thibaud Andre (SHANGHAI)

2014年9月14日星期日

La Réunion jumelée à la ville chinoise de Tianjin

Les échanges entre La Réunion et la Chine ont été intenses cette semaine. Alors que l’IRT accueillait la presse chinoise pour attirer de plus en plus de touristes, Frédéric Cadet, vice-président du Conseil régional chargé des Relations internationales, de la recherche et de l’innovation, se trouvait à Tianjin en Chine à l’occasion de la Conférence internationale des villes et territoires jumelés.
Il y a signé un accord de jumelage avec M. Jindu Cui, vice-maire de Tianjin, cette ville de 15 millions d’habitants. Une initiative qui est dans le prolongement des actions régionales en direction de la Chine réalisées depuis 2010, telles que la Quinzaine de La Réunion à l’Exposition universelle de Shanghai, l’International Biotechnologies Business Conference, l’obtention de la DTA ou encore l’exemption de visa sous conditions pour les touristes chinois...
En 2003, un accord de partenariat avait déjà été signé, dans le but de tester la volonté de coopérer d’une part et d’autre, avant d’évoluer cette année en accord de jumelage.
« C’est plus qu’une étape de franchie, c’est le début d’une coopération renforcée entre Tianjin et la Réunion. La Réunion devient ainsi un partenaire privilégié et sera prioritaire dans nos efforts et nos actions » a indiqué M. CUI Jindu, Vice-Maire de Tianjin.
Cet événement intervient dans le contexte symbolique du 50ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine, et annonce une coopération renforcée entre La Réunion et Tianjin dans des secteurs tels que l’économie, l’éducation, le tourisme, les biotechnologies, et les clusters.
A propos du tourisme, Frédéric Cadet ambitionne avec cette coopération économique d’atteindre l’objectif des 10 000 touristes chinois à La Réunion en 2015. Profitant de la présence de délégations chinoises et étrangères réunies § Argentine, Corée du Sud, Finlande, Indonésie, Israël, Japon, Vietnam -, le vice-président du conseil régional en profité pour y aller de son intervention "visant à valoriser les atouts du territoire réunionnais".
Enfin, les rencontres officielles avec le Maire, les Vice-Maires et les responsables de Tianjin ont permis à Frédéric Cadet de relayer l’invitation officielle formulée par le président de Région de venir à La Réunion, laissant ainsi espérer une visite de hauts dignitaires chinois en début d’année 2015.


La Réunion jumelée à la ville chinoise de Tianjin - Société - Journal de l'île de la Réunion

2014年9月9日星期二

Mauvaise nouvelle, les Chinois boivent moins de cognac et vins français

La baisse de 7% des ventes à l'étranger de vins et spiritueux au 1er semestre est largement imputable aux baisses des commandes venues de Chine.

Les exportations de vins et spiritueux français ont reculé de 7% sur les six premiers mois de 2014 (PRM/SIPA)
 
Les exportations de vins et spiritueux français ont reculé de 7% sur les six premiers mois de 2014 (PRM/SIPA)
C'est une mauvaise nouvelle pour la viticulture française. Les exportations de vins et spiritueux français ont reculé de 7,3% sur les six premiers mois de 2014, en grande partie du fait de la baisse des ventes en Chine. Seul le champagne s'en sort mieux. 
La Fédération des vins et spiritueux de France (FEVS) qui publie ce mardi 9 septembre cette statistique peu encourageante évalue à 4,8 milliards d'euros les ventes à l'expert au premier semestre. En cause: la faiblesse des commandes venues de Chine.
"L'évolution du marché chinois est le premier (des facteurs); la reprise économique, qui se fait attendre à l'échelle mondiale, en est un autre", explique Christophe Navarre, président de la fédération, dans le communiqué de la FEVS.
Ce sont les ventes d'alcools forts qui souffrent le plus : -9% à 1,5 milliard d'euros. Le cognac, qui représente les deux tiers de ce marché à l'export a son chiffre d'affaires baisser de 12%. Toujours en raison de "l'effet Chine", selon la FEVS.

Les vins de Bordeaux premiers touchés

"Cette situation s'explique principalement par la poursuite de la politique anti-extravagance engagée par les autorités chinoises depuis le début 2013, qui impacte particulièrement les produits à très haute valorisation", explique-t-elle.
"La Chine représente à elle seule 30%, en valeur absolue, de la baisse du chiffre d'affaires constatée sur le premier semestre 2014", ajoute le communiqué. Cette situation touche aussi de plein fouet les vins (-12%), en particulier les exportations de Bordeaux, qui chutent de 28%, après de très fortes progressions sur ces cinq dernières années.
Au total, 68,2 millions de caisses de vin (-12%) ont été vendues, pour 3,3 milliards d'euros (-7%). Seuls les vins effervescents s'en tirent bien, tirés par les exportations de champagne (+6% en volume et +8% en valeur).
(Avec AFP)

2014年9月8日星期一

La Chine remplacera-t-elle demain la France en Afrique ?

La Chine est chaque jour plus présente en Afrique. Cette présence essentiellement économique est en passe de devenir un outil d’influence politique qui concurrence directement le poids traditionnel de la France sur le continent africain. Elle contraint la France à repenser son mode d’action, peut être pour le meilleur…
ChinaAfrica
Forum de coopération Chine-Afrique à Beijing en 1996 (wikimedia commons)
Entre 2000 et 2011, les parts de marché de la France sont passées de 10,1% à 4,7% en ce qui concerne l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. On constate en effet que les secteurs de l’automobile, des télécoms, de la construction voire du pétrole dans une certaine mesure voient une perte importante de l’influence des firmes française. Pour une raison évidente : la Chine.
La Chine, sur la période 1990-2011, a vu ses parts de marché passer de 2 à 16% sur le continent. Parallèlement, soucieux de placer ses excédents de devises à l’étranger pour éviter une inflation dangereuse, l’Empire du Milieu y a aussi investi 75 milliards de dollars environ entre 2000 et 2011. Des sommes faramineuses en général mises à contribution d’infrastructures construites en échange de l’exploitation de ressources naturelles. La croissance simultanée des classes moyennes chinoise et africaine a permis une multiplication des besoins et des moyens bénéfique pour le commerce. Les marchés africains sont désormais envahis de produits chinois ou indiens à bas prix, tuant toute concurrence possible avec les exportations occidentales en perte de vitesse.
Ce déclin ne signe pas (encore ?) l’arrêt de mort de l’influence française en Afrique. A première vue, les interventions récentes au Mali et en République Centrafricaine (2013) semblent annoncer un renforcement de la présence militaire sur le continent. Mais ce flux ne chercherait-il par à couvrir le reflux discret du poids économique de la France dans ses anciennes colonies ? François Hollande a certes procédé à l’annulation de la dette de 3 milliards d’euros que la Côte d’Ivoire devait, à titre d’exemple, et s’est déplacé à Abidjan en juillet 2014 avec plusieurs contrats juteux sous le bras pour dynamiser les relations franco-ivoiriennes.
Mais quand bien même les données brutes du poids économique de la France continueraient à grimper grâce à ces mesures, l’objectif final n’est pas atteint. A savoir que ces données économiques, représentant une part de plus en plus marginale dans l’ensemble des puissances influant en Afrique, ne pourraient pas se convertir en pondération – voire en moyen de pression – politique. L’outil de l’annulation de la dette est aussi un cruel aveu d’un manque de liquidités. Ainsi, dans le même temps, la Chine investit 10 milliards d’euros en infrastructures en Côte d’Ivoire pour 2013-2019.
Avec une réserve économique qui semble illimitée, l’aide chinoise arrive comme du pain bénit pour les leaders africains, a fortiori dans un contexte où les subsides des pays occidentaux sont instables. Il n’est plus de chantage qui tienne, sachant que la Chine n’en est pas à un milliard près, et alors que le poids diplomatique de la France – mais aussi d’autres puissances à l’instar du Royaume-Uni, qui a fermé 40 postes diplomatiques entre 1997 et 2011 – se rétracte.
Voilà donc plusieurs présidents inamovibles rassurés : ils ne devront pas obéir silencieusement aux ordres de l’Élysée comme ce put être le cas dans le passé. La Chine, qui a pour principe de ne pas interférer avec les politiques domestiques africaines du moment que cela ne l’empêche pas de faire des affaires, est donc un garant efficace pour des chefs d’État qui n’ont même plus à faire semblant d’être démocratiques ni à financer des campagnes politiques en France pour avoir la paix sociale.
Les interventions militaires comme translation du système d’influence
Cependant, heureusement pour la France, la Chine reste encore concentrée sur les secteurs des infrastructures et de la dette pour payer le prix de l’accessibilité aux marchés et aux ressources naturelles du continent. Mais pour combien de temps ?
Comme pour anticiper une défaite à venir dans cette compétition déséquilibrée, l’interventionnisme français de ces dernières années – Libye, Côte d’Ivoire, Mali, Centrafrique : 4 interventions entre 2011 et 2013 – semble annoncer un redéploiement de l’influence sur des domaines dans lesquels Paris peut prétendre avoir une réelle compétence. Une compétence doublée d’un semblant de légitimité certaine, sachant qu’on ne compte plus les interventions françaises en Afrique depuis les indépendances et que le prétexte d’un gendarme continental est encore accepté par l’ONU.
Mais cette situation ne semble annoncer qu’un sursis. Tout se passe comme si l’Afrique devenait le théâtre d’un choc des civilisations entre Occident et pays émergents. Un parfum encore peu prononcé de guerre froide se fait même sentir au Soudan du Sud, en proie à une terrible guerre civile actuellement, et où la Chine et les États-Unis ont pesé fortement. Pékin a ainsi dépensé des fortunes pour financer l’armée nationale sud-soudanaise, et s’est donc impliqué dans la sécurité d’un pays africain. Tandis que l’Occident dénonce les lois anti-homosexualité et autres violations des droits de l’homme, notamment en Ouganda, la Chine se tait et défend même implicitement des leaders en place marginalisés en réaffirmant sa neutralité et le principe de souveraineté. Une vision qui rencontre un succès certain auprès d’inamovibles chefs d’État qui dépassent le stade de l’indifférence : les sommets Chine-Afrique sont l’occasion de « rappeler l’amitié » entre les deux blocs, dans un contexte d’intensification de l’aide sur le continent.
La politique n’est donc plus taboue. La Chine invite des députés africains à les découvrir et recevoir des formations. Face à cette diversification de l’influence chinoise dans des domaines toujours plus nombreux, la Françafrique peut se sentir menacée.
Évidemment, la France continuera à avoir des relations diplomatiques privilégiées avec les pays africains, mais avec des leviers de moins en moins puissants. La conditionnalité devenue impossible, la seule issue pour Paris pour rester dans la course sera donc de prouver que l’aide française vaut mieux que la chinoise. Tout un travail, déjà en partie entamé, qui remet en question les pratiques employées depuis 50 ans. Et c’est peut-être mieux ainsi.
Noé

2014年9月7日星期日

L'amitié franco-chinoise entre le Centre Interculturel Franco-Chinois et Avon Fontainebleau

A l'occasion de la fête des associations Avon-Fontainebleau, en tant que la Présidente du Centre Interculturel Franco-chinois , Centre Interculturel Franco-Chinois, et de la directrice de Minghong Consulting, a accueilli d'honneur par le... maire d' Avon; Madame Marie-Charlotte Nouhaud , le maire de Fontainebleau; Monsieur Frederic Valletoux, les adjoints aux maire d'Avon et de Fontainebleau. Merci infiniment mes amis (bellifoutains et avonnais)!! Vous êtes très sympa! Vous avez envie de faire des échanges avec la Chine. Vous m' encouragez beaucoup!! Bientôt, j'espères que vous aurez un Centre Interculturel Franco-chinois dans cette deux villes. Vive l'amitié Franco-chinoise!!!
 




 

2014年9月1日星期一

Chine : l’opération séduction des entreprises françaises

Croissance en panne. Les résultats de l’activité économique française au deuxième trimestre 2014 ont été publiés par l’Insee il y a quelques jours et ils ne sont pas bons, loin des prévisions annoncées par le gouvernement. Face à un 0 % de croissance, les entreprises françaises sont nombreuses à jeter leur dévolu sur un marché chinois en plein boom. Hausse des exportations, modifications des standards de production, partenariats avec des conglomérats nationaux, toutes les stratégies sont bonnes pour profiter de ce nouvel Eldorado de la consommation. 


La Chine, première puissance économique mondiale ?
La Banque Mondiale a publié il y a quelques mois son état des lieux de l’économie mondiale et selon elle, le PIB chinois pourrait surpasser le PIB américain en 2014. La Chine détrônerait donc les USA de leur place de première puissance mondiale, place qu’ils détiennent fièrement depuis 1872. Si les analystes avaient prévu que cet événement arriverait en 2019, la Chine sembl bien partie pour devancer toutes les attentes. Avec 7,5 % de croissance pour le second trimestre 2014, l’Empire du Milieu présente des perspectives attractives pour quel entrepreneur chercherait à développer son activité.
Cette attractivité est magnifiée par l’essor des classes moyennes chinoises, qui ne cessent d’augmenter d’année en année. Les experts tablent en effet sur pas moins de 200 millions de ménages qui percevraient des revenus annuels supérieurs à 35 000 dollars par an (25 889 euros) d’ici 10 ans dans les pays émergents. En 2022, 80 millions de chinois auront basculé dans cette classe de la population. Selon le cabinet Ernst and Young,  à cette date 220 millions de ménages en Chine vivront avec des revenus annuels dont l’amplitude s’étalera de 10 000 à 30 000 dollars.
Une hausse des salaires qui va agir sur la consommation et devrait s’accompagner d’un appétit nouveau pour les biens durables ou encore les services. « Il y a dix ans, 28 % des Thaïlandais avaient un pouvoir d'achat supérieur à cette somme (10 000 euros ndlr). Ils sont aujourd'hui 40 %. Et les ventes de réfrigérateurs ont doublé pendant cette période. En 2013, 40 % des ménages indonésiens étaient à ce niveau de revenus annuels. Ils seront 60 % en 2022, du fait d'une démographie favorable et de l'urbanisation », toujours selon E&Y. Le Géant qui sommeille est donc en plein réveil et les entreprises françaises ne peuvent envisager des marges de progression sans décider de s’attaquer au marché chinois.
« Ne pas venir en Chine, c’est mourir »
Devant ce terrain de consommateurs en puissance et face aux limites auxquelles se heurtent les entreprises françaises lorsque ces dernières veulent prospérer au sein de nos frontières, l’opportunité chinoise s’impose.   « Les entreprises françaises ne réalisent pas que, ne pas venir en Chine, c’est mourir !» déclarait un cadre de la société Natixis-Pramex. Si l’attrait des chinois pour le luxe à la française est toujours d’actualité, il serait aujourd’hui victime de la campagne contre les comportements ostentatoires, actuellement en vigueur au sein du gouvernement chinois. La discrétion est valorisée et les chinois préfèreront se procurer des articles de luxe en dehors de leur pays plutôt que de subir la pression sociale. C’est ainsi que seuls 20 % de chinois ayant achetés un produits de luxe en 2013, l’ont fait en Chine. De plus, l’achat de tels produits à l’étranger permet aux chinois fortunés de se soustraire à des taxes intérieures frisant parfois l’indécence des 40 %.
Si le secteur du luxe perd des points, celui de l’agroalimentaire français arrive peu à peu à percer après des années d’efforts. On note en 2013 une augmentation des exportations des produits laitiers de l’ordre de 46,53 % par rapport à 2012. La filière porcine n’est pas en reste et bénéficie d’une hausse de 10 % de ces exportations. « Nous avons vendu près de 20 000 tonnes de pièces en Chine en 2013, soit une hausse de 30 % par rapport à 2012 », annonce Jean-Michel Mauboussin, directeur industrie des viandes de Cooperl, le spécialiste de l’abattage et de la découpe de porc en France.
La valorisation du pouvoir d’achat des chinois leur donne également l’opportunité d’assouvir leur faim de produits culturels et le cinéma français a bien intégré la donne puisqu’il s’évertue depuis longtemps à séduire un public friand des acteurs made in France, une audience porteuse de recettes. Si Sophie Marceau et Alain Delon sont considérés comme des demi-dieux au pays de Jackie Chan, les producteurs français n’hésitent pas à surfer sur la popularité de nos stars du moment pour charmer un auditoire qui devrait représenter en 2014 un marché de 4,8 milliards de dollars.
En 2013, le cinéma hexagonal a réalisé 5,2 millions d’entrées en Chine, grâce notamment au Marsupilami d’Alain Chabat. Pour contrer le quota des vingt films étrangers autorisés à être distribués dans le pays, les producteurs français commencent à nouer des partenariats avec des sociétés locales. Récemment, c’est EuropaCorp,  dirigée par Luc Besson, qui s’est s’associée à la société de production chinoise Fundamental Films pour un film ayant pour vedettes Jean Reno et Fan Bingbing, une jeune chanteuse et actrice chinoise. Une coproduction qui aura les avantages de se voir ouvrir plus facilement les portes de l’Empire Céleste.
Fosun, marchepied des entreprises étrangères en Chine
Comme dans le cinéma, le monde de l’industrie et du commerce français a compris qu’il avait tout intérêt à dénicher  des partenaires locaux leur permettant d’avoir une entrée sur le marché asiatique. Et dans cette optique, le Groupe chinois Fosun a des allures de facilitateur d’affaires qui sait convaincre. Créée il y a vingt ans par des étudiants, la société qui était alors spécialisée dans l’immobilier est devenu un conglomérat ayant dégagé l’année dernière un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros.
La réussite de Fosun est l’œuvre de son patron Guo Guangchang, qui depuis le début sait saisir les opportunités et diversifier les investissements du Groupe. Actionnaire de référence du Club Med depuis 1998, cette alliance a permis aux célèbres clubs de vacances de mettre un pied en Chine avec à ce jour l’ouverture de trois villages. Le fleuron du tourisme français n’est pas la seule entreprise à avoir profité de la position privilégiée du géant Fosun en Chine.  Le joaillier grec Folli Follie, la marque de vêtements italienne Caruso ou dernièrement l’allemand Tom Tailor sont désormais dans le giron du conglomérat. En prenant des participations dans des sociétés reconnues dans leur domaine respectif, l’ambition de Guo Guangchang est de faire valoir ses avantages compétitifs afin de les aider à se développer sur le marché chinois. Industrie, assurances, matières premières, autant d’autres secteurs qui n’échappent pas à Fosun. « Nous sommes intéressés par des investissements liés à la tendance de fond de montée en gamme de la production et de la consommation en Chine », déclare Guo Guangchang.
Selon le PDG de Fosun, la Chine va rester le principal moteur de la croissance mondiale. Si un ralentissement de son activité économique est relevé ces derniers mois, le pays continue cependant de présenter des résultats suscitant l’envie auprès de nos entrepreneurs nationaux et de leurs homologues internationaux. Le professeur américain Karl Gareth, spécialisé dans l’histoire du consumérisme chinois, explique dans son livre « As China Goes, So Goes the World: How Chinese Consumers are Transforming Everything », que toutes les entreprises au monde ont aujourd’hui besoin de définir une stratégie pour toucher la classe moyenne chinoise. «Il vaut certainement mieux en avoir une ou sinon, avoir une excellente justification à fournir à ses actionnaires», déclare-t-il. Une préconisation qui semble faire son chemin puisqu’en 2013, on recensait plus de 1 500 entreprises françaises basées en Chine, 2 200 implantations, pour un total de 500 000 employés.

La Chine, nouvel eldorado pour les constructeurs français

Alors que les chiffres de vente restent loin de leurs meilleurs niveaux en Europe, le marché automobile chinois est unique dans le monde par sa taille et sa croissance. Les constructeurs français s’organisent pour doper leurs parts de marché.
Des arches fleuries, un tapis bleu, une peluche sur le capot. Dans cette concession Peugeot de Wuhan, tout a été fait pour ne pas louper le lancement de la 2008. « Les clients veulent voir tout de suite la nouveauté et ce qui se vend bien », nous explique-t-on dans un showroom avec baby-foot, bar, machine à pop-corn et mini salle de cinéma. Tous les constructeurs sont aux petits soins pour une clientèle qui a un appétit d’ogre.
Le marché chinois, c’est seize millions de voitures neuves vendues en 2013, et une croissance de 10% par an. Actuellement, on compte en Chine 70 voitures pour 1 000 habitants, contre 481 pour mille en France et 627 pour mille aux États-Unis. La marche à franchir pour atteindre les ratios occidentaux est haute, mais l’enthousiasme des jeunes classes moyennes et supérieures au pouvoir d’achat galopant accélère le mouvement : en Chine, le taux d’équipement a doublé en seulement quatre ans. Car la voiture est, là-bas, un marqueur social qui fait envie.
La progression du marché devrait encore être de l’ordre de 6 à 7 % par an au moins jusqu’en 2025, prévoit-on au siège de PSA Asie, à Shanghai. En 2013, la Chine a consommé plus de voitures que l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest pour devenir le premier marché mondial, donc très convoité.
Arrivé en Chine en 1992 avec Citroën, PSA y aligne aujourd’hui les records commerciaux, malgré une concurrence terrible entre 70 marques, dominée par Volkswagen qui s’arroge plus de 15 % du marché avec trois millions de voitures vendues chaque année. Renault écoule 30 000 modèles importés de Corée (donc lourdement taxés) et DongFeng Peugeot Citroën automobile va, lui, battre cette année son record de 700000 ventes (+30 % par rapport à 2013).
« On est dans les Trente Glorieuses », commente Grégoire Olivier, le patron de PSA en Asie. Pour prendre le train en marche, le groupe a créé en 2008 un centre de style et de développement, afin de concevoir des voitures « complètement pensées pour le client chinois » au rythme de deux par an.
Surtout des 4X4 et des voitures qui en imposent, avec beaucoup de place à l’arrière. Même rythme effréné dans la distribution. « On construit plus de cent concessions par an. C’est un rythme de croissance que le groupe n’a jamais connu », assure Grégoire Olivier, selon qui le groupe devrait atteindre un million de ventes avant 2020.
En plus d’être volumineux, le marché chinois est rentable. « On n’a jamais perdu d’argent en Chine », glisse Maxime Picat, le directeur général de Peugeot, qui situe au-delà de 7 % la marge opérationnelle de sa marque, quand Nissan et Honda atteignent un confortable 15 %. Une euphorie que l’Europe n’a pas connue depuis longtemps.
BENOÎT FAUCONNIER